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La lettre est froissée sur le parquet. Je suis assis à côté. Je ne veux pas m’en éloigner et je ne veux pas m’en approcher non plus. L’écriture de mon père n’a pas changé. Elle me rappelle la dernière fois que je l’ai vu, il s’apprêtait à embarquer pour plusieurs semaines, vers l’Écosse, l’Irlande ou le Canada. Personne ne pouvait dire où il allait, ni quand il rentrerait. Ma mère avait préparé son bagage. Sur ses joues elle avait mis du rouge et du courage, mais dans ses yeux, déjà, je devinais le naufrage.

Ce jour-là j’avais huit ans.

Je ne pensais pas grandir d’un coup.

C’est pourtant ce qui s’est passé, mon père n’est jamais revenu.

Je suis de ceux qui restent au port

 

Qu’importe sa composition, qu’importent les sentiments que nourrissent les uns pour les autres ses membres, la famille est au cœur du Petit Peuple des nuages : déchirée, en deuil, recomposée, absente, éclatée, étouffante, perdue ou encore farfelue, la famille s’impose, omniprésente, prégnante, comme dans nos propres vies de lecteurs.

Et justement, est-ce que renouer avec cette part d’enfance n’aiderait à grandir, à devenir adulte ?

Le Petit Peuple des nuages

16.00€Prix
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